Koray
Koray, c’est un peu notre Saint Nicolas turc, celui qui nous
tuyaute sur tous les campings de notre périple à venir
en Turquie.
Il doit avoir 65 ans environ et parle un français impeccable
(acquis lors de ses études au prestigieux lycée français
de Galatasaray à Istanbul). C’est un voyageur curieux
et infatigable. Et pour cause : si sa profession d’origine
est dentiste (c’est pourquoi tout le monde l’appelle
Docteur), sa passion de toujours est le camping, d’abord en
caravane puis, plus tard, en camping-car. C’est ainsi qu’il
est l’ancien président de la fédération
turque de camping et qu’il a fréquenté salons,
congrès et rallyes de camping-caristes. Pour compléter
le portrait, disons qu’il a aussi pendant quelques années
la qualité technique des avions d’une compagnie fondée
avec son meilleur ami, expérience qui l’a conduit aux
quatre coins du monde à un rythme effréné.
Voilà… Koray c’est la passion du voyage et de
la rencontre des autres.
Nous avons parlé de beaucoup de choses :
de la Turquie bien sûr : « un pays de 65 millions d’habitants
qui doit encore éduquer et élever le niveau d’une
partie de sa population »,
de la religion : « une affaire entre soi et Dieu surtout…
les turcs ne sont pas tous des pratiquants acharnés, il y
a de tout, comme partout »,
des militaires : « les garants de la démocratie et
de la laïcité. Les coups d’état ont toujours
été faits à bon escient »… Une
opinion qui nous surprend voire nous choque mais qui est visiblement
très partagée en Turquie si l’on en croit nos
guides de voyage,
de l’Europe enfin : l’unique chance pour la Turquie,
à cheval entre Orient et Occident, à mi chemin entre
pays développé et pays pauvre, l’unique chance
donc de « tomber du bon côté de la pièce
». S’accrocher à l’Union Européenne
pour accéder au développement et à la richesse.
Pour l’UE, ce serait une opportunité de briser la rhétorique
réductrice de « guerre de religion » opposant
islam et christianisme. « D’ailleurs les turcs ne sont
pas des arabes, ils sont musulmans mais, tout comme les indonésiens
ou les malais, ce ne sont pas des arabes » nous rappellera
Koray.
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