au bord du lac...
moutons...
ruines...
ruines (vue depuis l'intérieur)...
moutons, encore...
toujours des moutons...
pont sur l'Euphrate
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Vallée de l’Euphrate

Nous quittons Alep, direction la vallée de l’Euphrate.

La route traverse d’abord de vastes paysages arides, où les cultures sont rares : le fleuve est plus au Nord.
Mais, tout à coup, nous changeons de décor, nous avons l’impression de pénétrer dans un jardin. Oh, ce ne sont pas des cultures abondantes et une flore luxuriante, mais une succession de champs de maïs, de coton, de cultures maraîchères, quelques arbres… le contraste est tellement grand avec les plateaux quasi désertiques traversés auparavant et que l’on devine encore, tout le long, surplombant la vallée, au-dessus des falaises que longe la route.
Cela fait tout drôle d’être dans ce fameux « croissant fertile », là où les Homo Sapiens commencèrent à se sédentariser, du coup on se fait un petit café …

Nous arrivons au barrage d’Ath-Thawra qui a donné naissance au lac Assad. Nous campons tout près d’un château qui défendait un important point de traversée de l’Euphrate avant la création du lac. Aujourd’hui, le Qalaat Jaber se reflète paisiblement dans l’immensité des eaux. L’air est froid et sec, un peu comme lorsqu’on est en montagne. Il règne une paix reposante.

A une trentaine de kilomètres au Sud, aux portes du désert, nous découvrons les vestiges spectaculaires de Résafé, place forte qui fut longtemps la frontière entre l’ouest romain et l’est perse sassanide. Les murs qui entourent cette ville fortifiée sont jalonnés de tours à intervalles réguliers. Nous pénétrons dans la cité par une porte incroyablement bien conservée. A l’intérieur de l’enceinte, on se croirait un peu sur la lune : les vestiges (églises, basiliques, citernes, palais) se dressent au milieu d’un vaste espace couvert de monticules. C’est, dit-on, le résultat d’années d’excavation par les Bédouins en quête de trésors. Il en résulte une atmosphère étrange et quelque peu magique.

Nous poursuivons notre route vers l’Est (oui, oui, en direction de l’Iraq mais toutes les informations concordent quant à la sécurité dans ces régions – papa si tu lis ces lignes c’est qu’on en est sortis vivants). C’est à Deir Ez Zor que nous arrivons. Quel contraste avec les autres bourgades traversées jusqu’ici : à Deir Ez Zor règne une atmosphère bon enfant, les rues sont étonnamment propres (nous croisons le balayeur à l’œuvre), sur les bords de l’Euphrate, de belles demeures à l’architecture coloniales s’alignent au milieu des palmiers… Mais la nuit vient vite en cette saison (vers 16h-16h30) et nous n’avons pas d’adresse où camper. Après quelques tours et détours, nous avisons un restaurant à l’extérieur de la ville : l’établissement ne sert pas à dîner en ce moment (nous sommes dans la semaine de fêtes de ramadan), mais il sert à camper. Le gérant accepte volontiers que nous campions sur le parking. Nous avons accès aux toilettes du bar et nous y déposons deux cacas et trois pipis. L’endroit est visiblement apprécié des occidentaux travaillant dans les exploitations pétrolières proches de Deir Ez Zor. Impossible de remercier en consommant au bar : les boissons nous sont également offertes !… toujours l’hospitalité moyenne-orientale !

Nous faisons quelques emplettes sur le marché de Deir Ez Zor. On s’habitue à chercher la ruelle qui convient : celle des fruits et légumes, celle des bouchers, celle des ferronniers, celles des maçons (l’aut’ ruelle !) … Les gens se pressent, marchandent, mais toute cette agitation reste sympathique : pas de bousculade, pas de harcèlement et pas d’odeur pestilentielle non plus. Les étals des bouchers sont à cet égard les plus surprenants : les morceaux de viande pendent à l’air libre mais aucune odeur forte ne vient nous incommoder et nous ne voyons quasiment aucune mouche (A croire qu’elles ne vont pas au marché le mercredi) . Pour avoir fait quelques fois notre marché en Inde rurale, on sait apprécier ce genre de choses.
Bref, un chouette moment, bien animé, que ce marché !